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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique: la vente Leys; la maison hanséatique d'Anvers; le musée de Bruxelles; lettres de Rubens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0179

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

LA VENTE LEYS. — LA MAISON HANSÉATIQUE D’ANVERS. — LE MUSÉE
DE BRUXELLES. - LETTRES DE RUBENS,

'es derniers jours de 1893 ont vu s’accomplir un événement destiné à
laisser sa trace dans l'histoire de l'art belge : la vente des œuvres com-
posant l'atelier de Leys, à Anvers.

Les liquidations de cette espèce n'ont rien d’insolite, mais il est rare
qu’elles suivent à si longue échéance la disparition de ceux dont, brusquement, elles
viennent ainsi éveiller le souvenir, et, pénibles toujours, le sont bien davantage lors-
qu’elles admettent à pénétrer le regard déjà quelque peu sceptique d’une génération
nouvelle dans la mystérieuse retraite où ont été élaborées les œuvres que la foule
n’a connues et jugées que venues à terme et dans une communauté de vues et de
situation appartenant au temps où elles furent livrées à son appréciation.

Lcys, depuis un quart de siècle, repose dans la tombe. Sa mémoire, vivace tou-
jours au cœur de ses contemporains, s'environne pour la jeune génération d’une
atmosphère de légende, du prestige de tous les triomphes. Sa statue se dresse sur
l'un des boulevards d'Anvers, une des principales rues de la Cité porte son nom;
une couronne d'or, offerte par ses concitoyens, fut solennellement posée sur son
front, aux acclamations de la foule, et cette couronne, la voici livrée aux attouche-
ments du premier venu, soupesée par quelque spéculateur. Et les échos de la
demeure, que le maître avait faite en quelque sorte à sa taille, qu'il avait ornée de
sa main, où, dans la méditation, sctaient écoulées tant d’années de sa vie labo-
rieuse, résonnent au pas des indifférents, retentissent de l’écho des prisées jetant en
pâture à la critique l'inviolable secret de l’œuvre du maître, les précoces essais
d'une vocation qui s’éveille et les éléments, toujours si disparates, qui concourent
à l’expression entière d’une pensée ! Pourtant, c’est ce qu’on a vu, et plus encore,

car on avait jeté sur table jusqu’à la palette et aux pinceaux du maître, retirés au
milieu des protestations indignées de quelques-uns de scs anciens amis.

Lcys ne fut pas de primesaut le maître que l’on admire dans les fresques de
1 Hôtel de Ville d'Anvers, des Trentaines de Berthal de Hase, du Musée vie Bruxelles,
 
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