Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

DOI Artikel:
Molinier, Émile: Notes sur l'exposition de Madrid
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0024

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Première Salle contenant des objets appartenant a la Maison Royale
(Exposition rétrospective de Madrid.) — Dessin de L. Henry Poterlet.

NOTES SUR L'EXPOSITION DE MADRID

Je n'ai pas la prétention de faire ici un compte rendu de cette Exposition. Aussi bien le
moment serait-il mal choisi, car, sauf erreur, cette Exposition est terminée ou bien près de fermer
ses portes. Et ma foi ce sera dommage, car elle était aussi intéressante qu'on l'eût désiré. Songez
donc, plus de vingt salles remplies de bibelots dont bon nombre étaient des inconnus pour la
plupart des visiteurs, c'en est plus qu'il ne faut pour expliquer le succès très réel de cette exhi-
bition. Je veux seulement signaler quelques-unes des pièces les plus remarquables ou qui du
moins m'ont paru telles; une revue détaillée de l'Exposition demanderait de longues pages et d'ail-
leurs notre excellent confrère Mazerolle a déjà, dans la Galette des Beaux-Arts, consciencieusement
fait ce travail auquel on ne pourrait guère ajouter qu'en faisant de longues recherches.

Incontestablement le grand succès de la fête artistique organisée en souvenir de la décou-
verte de l'Amérique a été pour la tapisserie. Jamais, je crois, on n'avait vu tant et de si belles
tentures réunies. Le garde-meuble de la couronne d'Espagne et les églises de la péninsule regor-
gent de tapisseries flamandes ou parfois françaises, dans un état de conservation admirable et,
en présence d'une telle richesse, ce serait le cas de réclamer, pour Madrid, la création d'un
Musée des Tapisseries, qui existe en Italie et que l'on attend encore chez nous. Alors, seulement,
on pourra se livrer à une étude consciencieuse d'une série d'admirables tableaux dont les auteurs
sont encore presque toujours ignorés. A propos de la personnalité de l'un des auteurs des car-
tons d'une suite de tapisseries bien connue, VExpédition de Charles-Quint contre Tunis, dessinée
par Vermeyen, je poserai aux érudits espagnols une petite question qu'eux seuls peuvent résoudre
à l'aide de documents d'archives. N'existe-t-il aucun lien de parenté entre Jean Corneliz Vermeyen,
peintre de Charles-Quint, et un certain Barthélémy Vermeio qui habitait Cordoue à la fin du
xv° siècle? Ce peintre a signé un grand tableau, une Pietà accompagnée de deux figures, un
saint Jérôme et un donateur, qui appartient à la cathédrale de Barcelone. Or, ce tableau, dans
lequel l'influence flamande se révèle à chaque coup de pinceau, serait un document de sérieuse
valeur en tant que témoignage irrécusable de la présence de peintres flamands à Cordoue au
xve siècle, et aussi pour la généalogie de Vermeyen. Voici la signature de ce panneau : « Opus
Bartholomei Vermeio Cordubensis, impensa Ludovici de Spla barcinonensis archidiaconi absolu-
tum, XXIII aprilis anno salutis Christianœ MCCCCLXXXX. »
 
Annotationen