Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Iouryi Kouznetsov

SUR LE SYMBOLISME DANS LES PAYSAGES
DE JACOB VAN RUISDAEL

Dans Fetude de la peinture hollaadaise du XVIIe siecle 1'iconologie a donnę, a vrai dire
d'etonnant resultats. Cest avec son aide qu'on decouvrit un sens figurę et symbolique dans beau-
coup de domaines, ou son existence n'etait presque pas soupęonnee. En effet, outre le genre ap-
pele historique, dans lecjuel on inclusit non tant des sujets historiques, que plutót bibliąues, my-
thologiques et allegoriąues qui naturellement proposaient une langue allegoriąue et symboliąue,
les sens figures, se retrouvaient ćgalement dans les natures mortes,1 la peinture de genre,2 et
meme dans le portrait.3 De la sorte, il se trouve que seulement les paysagistes ne 1'utilisaient
guere. En est-il ainsi ?

Encore Goethe, en 1816, dans Particie Ruisdael—poetę1 montrait le « symbolisme accompli »
de la composition Le cimetiere juif (fig 1), existant en deux variantes (Galerie de Dresde et
Detroit, Institut des Arts). Depuis, les savants ont etudie en detail le symbolisme de cette oeuvre,
illustrant la these du transitoire dans tout ce qui est terrestre.5 Ici, nous trouvons l'arbre
desseche — symbole de la mort et de la destruction et les ruines d'une eglise gothique — allusion
a ce que rien n'est eternel sortant des mains de l'Homme, et l'eclair dans le ciel orageux —
signe d'un brusque desastre, enfin, "les tombeaux en ruines — ecrit Goethe — c'est bien plus
qu'une allusion au passe, ce sont des monuments funeraires pour eux memes". 6 Mais le symbo-
lisme du Cimetiere juif ne se termine pas la. Dans le ciel, sur un fond de sombres nuages orageux,
comme un rayon d'esperance, brille un arc-en-ciel, qui au Moyen Age et a l'epoque du baroque
ćtait considćre comme un symbole du Christ, comme un pont reliant ce monde a l'au-dela, 1'homme
a Dieu. Enfin dans Je ruisseau impetueux, detruisant tout sur son passage est sous-entendu la
cours indiffćrent, impitoyable du temps.

Le symbolisme du Cimetiere juif est reconnu de tous, mais sa signification en ce qui concerne
la methode artistique du peintre, comme nous le croyons, est loin d'etre estimee comme il se
doit. Et meme plus, presque tous les historiens d'art, considerent le Cimetiere juif comme
isole. "Seulement ici — ecrit W. Stcchow — Ruisdael soutient son interpretation en utilisant
consciemment des moyens allegoriques".' Willem Martin suppose meme que le symbolisme
de ce tableau est apparu par contrainte — suivant la volonte du client, tenant a une interpreta-
tion allegorique du « portrait des tombeaux ».8 Cependant, certains symboles utilises ici ne
se rencontrent pas aussi rarement dans d'autres oeuvres de Ruisdael pour qu'on puisse parler de
leur exclusivite.

1. Ingvar Bergstróm, Dulch Still-Life Painting in the Senenłeenth Cenlury, London, 1956, p. 42—97.

2. E. de Jongh. Zinne-en minnebeelden in de schilderkunst van dc zetenliende eeuw, Amsterdam, 1967; idem, „Realisme en
schijnrealism in Hollandse schilderkunst van de zevcntiendc eeuw", Rembrandl en zijn iijd, Brussel, 1971, pp. 143—184.

3. S. Slive, „Realism and Symbolism in Scvcnteenth Century Dutch Painting", Dedalus, Journal of the American Academy
of Arts and Sciences, Summer, 1962, p. 469 ss.; E. de Jongh et P.J. Yinken, ,,Frans Hals ais voortzetter van een emble
matische traditie", Oud Holland, LXXVI, 1961, pp. 117—152.

4. „Ruysdael ais Dichter" [dans:] Goethes Werke, XII, Hamburg, 1953, p. 138 ss.

5. J. Rosenberg, Jacob van Ruisdael, Berlin, 1928, pp. 30 ss.; H. Gerson, De Nederlandse Schilderkunst,, II, Het Tijdperk
van Rembrandt en Vermeer, Amsterdam, 1952, p. 45; J. Rosenberg, S. SIive and E.H. ter Kuile, Dulch Art and Architeclure-
1600 to 1800, Harmondsworth, 1966, p. 136; W. Stechow, Dutch Landscape Painting of the Sevenleenth Century, Lon-
don, 1966, pp. 139 ss.

6. J.W. Goethe, op. cit., p. 139.

7. W. Stechow, op. cit., p. 140.

S. W. Martin, De Hollandsche schilderkunst in de zevenliende eeuw, II, Rembrandt en zijn tijd, Amsterdam, 1942, p. 304

31
 
Annotationen