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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0098

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LE MOUVEMENT DES ARTS

EN

ALLEMAGNE ET EN ANGLETERRE

Les Expositions de Londres : la Royal Academy, la Grosvenor Gallery, la New Gallery,
la New english Art Club, les Expositions particulières. — Botticelli et ses contempo-
rains à Florence. — Cosimo Tura et l’École de Ferrare. — Le Château de Rheinsberg
et les Arts en Prusse sous Frédéric le Grand.

'admiration irréfléchie de la peinture anglaise est une des formes les
plus singulières de l’anglomanie dont nous sommes atteints, en France,
depuis une vingtaine d'années. Car nous avons beau croire que nous
aimons les Russes, et lire les romans russes, et entendre la musique
russe, et remplacer dans nos ménages les théières d’autrefois par de fantai-
sistes samovars, en réalité ce sont les mœurs anglaises que nous travaillons
sans cesse à nous approprier; et la sympathie que nous éprouvons pour les
peintres anglais contemporains me paraît provenir en partie du même sen-
timent qui nous fait aimer a priori les tailleurs et les chapeliers anglais, llien
peu de nos dilettantes ont vu une peinture préraphaélite ; mais tous aiment et
vénèrent de confiance une école qui a un nom si charmant, et qui, étant anglaise,
doit être si subtile et si distinguée ! On se rappelle le triomphe de la section anglaise
à l’Exposition universelle de 1878. L’année dernière encore, c’est dans les salles
anglaises que se pressait le beau monde; les délicats ne voulaient pas entendre
parler d’autre chose ; à peine si le gracieux pavillon des Pastellistes était aussi
apprécié. Et le meilleur est que, de l’avis de tous, les Anglais ne nous avaient envoyé
là que des spécimens sans importance. Ah! si Ton avait pu voir les chefs-d’œuvre
qu’ils gardaient pour eux !

J'avais eu plusieurs fois l'occasion de visiter les Salons de Londres, et il fallait
que mon admiration de la peinture anglaise fût bien forte pour résister à ces visites.
Mais cette fois j’ai voulu en avoir le cœur net : j’ai vu et revu l’Exposition de la
Royal Academy et celle de la Grosvenor Gallery, et celle de la New Gallery, et
celle du New English Art Club, et les expositions particulières. Les délicats me
mépriseront, mais je dois leur avouer que ces expositions m’ont paru médiocres,
très inférieures non seulement à notre Salon des Champs-Elysées et au Salon du
Champ de Mars, mais même aux Salons annuels de Munich et de Berlin. Je n’y ai
 
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