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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 4.1907 (Nr. 77-100)

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Supplement au Nr. 83
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Chaque marbrier aura son usine mécanique
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https://doi.org/10.11588/diglit.17229#0060

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Chaque marbrier aura son usine mécanique

L'époque est bien étrange pour ceux qui
cherchent à découvrir le secret des lois éco-
nomiques de l'évolution industrielle.

Le siècle passé a vu l'atelier familial dispa-
raître et la production passer tout entière
dans les grandes usines, où les travailleurs
étaient transformés eux-mêmes en un rouage
de machine. La centralisation de la produc-
tion était nécessitée surtout par l'économie
due à l'emploi des grandes forces motrices.

Mais les ingénieurs se sont évertués depuis
une vingtaine d'années à créer le « petit
moteur » au gaz, au pétrole ou à l'essence.
Ils en ont fait en quelque sorte des moteurs
d'appartements qui, moyennant quelques
centimes par jour, mettent en œuvre la
petite machine-outil aussi bien que pourrait
le faire la mille chevaux de la grande
fabrique.

Il reste alors à l'ouvrier en chambre ou au
petit artisan à acheter le demi-produit, c'est-
à-dire le produit déjà manufacturé, mais qui
doit encore être fini ou mis aux mesures qui
plaisent à la clientèle.

La grande usine ne peut se plier aux capri-
ces ou aux fantaisies des clients, sous peine
de voir sa fabrication noyée dans les détails.
Le petit artisan peut le faire parce qu'il est
en contact avec le client et parce qu'il sup-
prime tout intermédiaire qui, ne considérant
que son profit, néglige d'harmoniser les pré-
férences de l'acheteur avec les nécessités de
l'industrie.

L'acheteur a donc un avantage réel à
s'adresser directement aux petites usines, et
nous pensons que cette évolution générale qui
nous ramène à l'atelier familial se produira
incessamment pour la marbrerie.

Lacréation des usines centrales distribuant

l'électricité à domicile constitue un grand pas
en avant dans cette voie parce qu'elle donne
une facilité nouvelle en mettant à la disposi-
tion du petit industriel une force motrice très
souple et d'installation peu coûteuse. Son
prix initial par cheval-vapeur est peut-être
plus élevé que pour les moteurs à gaz, mais
sa mise en train et son arrêt sont des plus
faciles; elle ne demande ni approvisionne-
ment, ni entretien, ni transmission générale;
elle cesse de coûter dès qu'elle cesse de pro-
duire; de sorte qu'en dernière analyse, c'est
encore l'énergie la plus pratique.

Or, s'il est vrai que le besoin crée l'organe,
nous pouvons dire qu'au point de vue de la
petite usine de marbrerie, l'organe vient
d'être créé. Nous sommes heureux d'être les
premiers à faire connaître au monde mar-
brier la série de petites machines-outils que
M. Jaspart, l'infatigable inventeur, est en
train de lui offrir.

Les premières petites machines qu'il lance
aujourd'hui sont vraiment remarquables de
simplicité, de robustesse et. disons-le, de bon
marché.

Il s'agit d'une scie circulaire fonctionnant
avec l'outil de son invention, et une meule
permettant de moulurer jusqu'à3centimètres
de largeur, c'est-à-dire le champ de toutes
les tranches employées pratiquement dans la
marbrerie.

M. Jaspart fabrique lui-même les scies cir-
culaires et les meules. Ces outils sont à base
de carborundum, cette matière si merveilleu-
sement dure, qu'elle ne peut être comparée
qu'au diamant, laissant loin derrière elle
l'émeri, le corindon et le rubis.

Le carborundum est serti dans une pâte
souple dont M. Jaspart a le secret, et qui fait
 
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