NOTICE SUR DEUX ESTAMPES DE 1406

es origines de la gravure ont été,
depuis la seconde moitié du dernier
siècle, l’objet de tant de discussions
approfondies et de recherches fé-
condes, qu’il semble à peu près im-
possible d’ajouter quelque chose à
la somme des renseignements que
l’on possède. Tout n’a pas été dit
cependant, toutes les questions n’ont point été éclaircies ni
tous les monuments retrouvés. En publiant aujourd’hui les
résultats d’une découverte récente, nous n’avons pas — est-il
besoin de le déclarer?— la prétention de clore le débat et de
produire des arguments définitifs. Ce que nous voulons seu-
lement, c’est apporter un élément de plus, et un élément au-
thentique, à l’ensemble des informations acquises ; c’est expo-
ser ce fait qu’il existe maintenant à la Bibliothèque impériale
deux estampes, non-seulement antérieures de près d’un demi-
siècle aux premières épreuves des nielles florentins, mais même
antérieures de plusieurs années aux plus anciennes gravures
sur bois avec date que l’on connût jusqu’ici : la Vierge de 1418
conservée à la Bibliothèque royale de Belgique, le célèbre Saint Chris-
tophe de 1423 appartenant à lord Spencer, le Saint Sébastien de 1437
que possède la Bibliothèque impériale de Vienne, etc.

Comment ces deux précieuses estampes sont-elles devenues la pro-
priété de la France? Quelles preuves démontrent F authenticité de leur
origine? C’est ce qu’il est nécessaire avant tout d’expliquer.

11 y a quelques semaines, l’acquisition fut proposée à la Bibliothèque