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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Falke, J.: Exposition d'objets d'art ancien à Pesth, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0182

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EXPOSITION

D'OBJETS D'ART ANCIEN A PESTH

I

'est un spectacle grandiose que nous offre aujourd'hui Buda-Pesth,
la capitale de la Hongrie, la double ville sur le Danube. L'art est
venu en aide à la nature, l'art le plus moderne, il est vrai, mais du
moins avec l'intention d'élever sur les rives du fleuve des édifices
dignes de lui. Derrière le rideau pourtant, se cache encore maint
vestige semi-asiatique, car Ofen (Buda) fut longtemps la résidence
d'un pacha turc, mais les créations de l'architecture contemporaine
ont donné à la ville une nouvelle physionomie et un aspect imposant
qui n'est pas à dédaigner, bien qu'au point de vue artistique le but
ne soit pas toujours atteint. Tout autour, des villas nombreuses, les
Lettre tirée du so,,gC de pcHpuie, , . . ^ charmantes et gracieuses, les autres excentriques et bizarres.

à après des types italiens du xvnc siècle. o ? T.

Les grandes familles du pays, qui maintenant bien plus qu'autrefois
choisissent comme résidence cette ville florissante, ont eu le bon goût de se faire ériger de petits
palais vraiment distingués, faits pour être habités du haut en bas par les propriétaires, et non pas de
ces énormes casernes lucratives dont le propriétaire, comme à Vienne, occupe tout au plus un étage.
De vastes édifices publics sont sortis de terre, d'autres, peut-être plus réussis encore, sont en voie de
construction. On a ouvert des boulevards, des rues circulaires, on a prolongé jusqu'aux extrémités de la
ville des rues transversales, dont le plan hardi, la largeur imposante, et pour une part aussi déjà les bàti-
timents excitent l'étonnement, et aussi la crainte que les circonstances que nous traversons n'empêchent
l'achèvement de l'œuvre si majestueusement commencée. Mais tout ce qui a été récemment tracé, créé
et bâti à Pesth est dépassé par la grandeur du coup d'œil qu'offre le quai du Danube. Depuis des siè-
cles les deux villes, Pesth et Ofen, sont réunies par un pont à chaînes, ornement de la contrée, dont la
hardiesse et les dimensions ne sont rien en comparaison de ce qu'on fait aujourd'hui, mais qui reste
vin modèle par la beauté des lignes et la légèreté. La rive jadis délabrée est remplacée par de hauts
murs de quai. Tout le long du quai se déroule une promenade admirablement belle, côtoyant une rangée
d'édifices princiers, de véritables palais qui rivalisent de grandeur dans les proportions, de richesse dans
les détails architecturaux, de hardiesse dans le dessin des façades, et effacent même les constructions
des Ringstrassen de la nouvelle Vienne, quoique beaticoup d'entre ces dernières leur soient supé-
rieures comme noblesse artistique. De ce quai, le regard, passant au-dessus du fleuve, embrasse la rive
opposée, la merveilleuse perspective de la ville d'Ofen qui, s'appuyant au rivage, semble prendre son
élan pour se hisser de terrasse en terrasse jusqu'au sommet des collines, et le Schlossberg, avec sa
vieille forteresse aux murailles brunâtres, à moitié enfouies sous la verdure grimpante des jardins, avec
son couronnement de palais, d'églises et de splendides édifices, et son encadrement de hautes mon-
tagnes boisées, qui finalement bornent l'horizon. C'est le Danube, le fleuve puissant, qui prête au
tableau son véritable et incomparable attrait. Les bateaux à vapeur, grands et petits, qui le sillonnent
dans tous les sens, ses innombrables bateaux marchands, donnent au paysage le mouvement et la vie,
et ses ondes transfigurent le prestigieux décor d'architecture et de montagnes qui s'y reflète. Le
Danube est à la fois la beauté et le salut du pays, son orgueil et son artère vivifiante. Mais ce fleuve
est aussi une source de dangers et de ruines. Les inondations du printemps de cette année en sont
la déplorable preuve.
 
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